mardi 29 novembre 2016

Marmande se prépare à accueillir une famille de réfugiés

La municipalité, en accord avec la Préfecture, a fait le choix raisonné parce que proportionné à ses capacités d'accueil et de suivi, d'héberger et d'accompagner une famille de réfugiés originaire de Syrie. Elle a pris ses responsabilités en sachant pouvoir les remplir, tant auprès de ses administrés que des bénéficiaires de cet accueil.  Faire preuve d'humanité, c'est aussi veiller à s'en donner les moyens. L'accueil de migrants ou de réfugiés n'est pas qu'un geste de solidarité ou de générosité, c'est un acte de responsabilité. 

En conséquence, la mairie a pris soin d'anticiper et d'organiser la venue de cette famille : Martine Calzavara, élue en charge des affaires sociales, a réuni les associations caritatives pour connaître leurs possibilités d’implication dans cet accueil. Toutes sont partantes. Chacune d'elles devra faire part de sa contribution (meubles, nourritures, interprètes etc) pour cette arrivée qui se déroulera dans les semaines qui viennent dès le feu vert du Haut Commissariat aux Réfugiés de l'ONU.
La municipalité, les associations sollicitées, les quartiers citoyens, tous prendront part à ce qui ne doit être ni une charge, ni même un évènement, mais la promesse d'une ressource. Aider ces réfugiés, c'est un mouvement pour la vie, l'occasion de fédérer nos compétences à des fins utiles et de valoriser ce que nous avons de meilleur. Marmande peut être une chance pour cette famille éprouvée par la guerre et l'exode, or nous oublions trop souvent la chance que nous avons, comme Marmandais, de vivre dans cette ville. Ce que nous avons à offrir nous aide aussi à mesurer ce qui nous est donné de vivre au quotidien.

Pour autant, nous ne devons pas oublier les difficultés qu'affrontent nos concitoyens. Dans la situation actuelle, il est essentiel de veiller à un équilibre garant du vivre ensemble. Personne n'est mis de côté, il n'y a pas à mettre en concurrence la protection de nos concitoyens les plus fragiles et la solidarité avec des réfugiés originaires d'une zone de conflit. C'est un tout.

Marmande doit faire prévaloir, dans cette circonstance, son souci de justice. La générosité ne se divise pas. Sans mettre de côté les nécessités sociales de l'heure, elle saura faire preuve, à son échelle et selon ses moyens, de son aptitude à faire face à une réalité historique (la nécessité d'héberger, de soulager et de rendre leur dignité à des exilés, comme ce fut le cas pour bien d'autres migrants dans notre histoire - espagnols des guerres carlistes au XIXe siècle et de la guerre civile au siècle suivant, juifs traqués par les nazis, italiens fuyant la misère et l'extrémisme, vietnamiens, laotiens, cambodgiens au sortir de la guerre d'Indochine, harkis, pieds-noirs... venus se réfugier dans un pays qui serait un jour le leur. Le Lot-et-Garonne est une terre qui, plus que d'autres, a été peuplée par un grand nombre de migrants depuis deux siècles. Combien, parmi nous, ne sont pas le fruit de migrations plus fréquemment subies que choisies ? Terre de confluence et de brassage, notre département y a forgé son identité. Refuser le présent qui nous appelle et nous oblige, c'est nier notre passé. 

Là encore, Marmande peut montrer l'exemple. Par son sens de l'accueil, par sa mesure, par sa capacité à organiser une action réfléchie et utile, fédératrice et participative. Rien n'est jamais facile dans l'accueil de migrants ou de réfugiés, et pas plus pour eux que pour nous, mais c'est servir la vie et porter une espérance dont tous, nous avons bien besoin pour surmonter nos propres doutes et nos propres peurs.

Nous n'avons pas que le devoir d'accueillir cette famille, nous en avons aussi le pouvoir, et c'est cela qui compte